J'ai
écrit un livre dont le titre est : "Le (presque) fabuleux destin..."
Je
suis une femme française de 48 ans.
J'étais destinée à un brillant avenir, avec mes études
d'avocat en poche et une ambition à la hauteur de la carrière prometteuse qui
s'offrait à moi, mais la maladie bipolaire et ses troubles associés ont tué mes
rêves, et m'ont laissé sur le bord du chemin. J'ai erré, j'ai combattu toutes
sortes d'obstacles dont le cancer, la justice...j'ai cherché le sens de ma vie
pendant des années en aidant les plus pauvres, défendu les animaux, les
personnes en fin de vie, j'ai tenté de comprendre ce qui s'était passé, ce qui
se passait, le pourquoi, et le comment s'en sortir.
J'ai
écrit ce livre pour témoigner, aider mes frères et sœurs de souffrance, leur
montrer que nous pouvons peut-être trouver un chemin nous aussi, pas forcément
exceptionnel, mais juste une place dans la société, la leur, celle qu'ils
méritent, pas celle qu'on leur laisse.
Je voudrais par ce livre, insister sur cet aspect mal
connu de la maladie bipolaire, cet aspect insidieux : tapie dans l’ombre,
et toujours présente, la maladie bipolaire empêche de réussir, de réaliser ses
rêves, saisir ses chances.
La maladie bipolaire détruit les chances d’un
individu, ce n’est pas l’individu lui-même intrinsèquement qui est raté, mais
c’est la maladie qui l’entrave, et le rend « raté ».
L’individu, malgré tous ses efforts échoue, là où il
aurait du réussir, compte tenu de la qualité de son travail, de son
imagination, de son dynamisme, de son à-propos, de son intelligence. Son double
non malade aurait réussi.
Là, où Dostoïevski imagine un double maléfique qui
pousse son héros à la folie paranoïaque, moi j'imagine un double exempt de
troubles, car l'« Original » a toujours été malade.
Lui, part d'une normalité, moi je ne connais que le
phagocyté.
En tout état de cause, le bipolaire doit être
conscient qu'il a des liens qui l'entravent mais qu'il est autre chose que ce
qu'il renvoie, pour ne pas être entraîné dans les affres du suicide, ne pas
céder aux sirènes de la mort.
Il doit le savoir et au moins en récolter un peu de
réconfort, à défaut d’en devenir plus fort, lâcher prise, renoncer à ses rêves,
déculpabiliser, se revaloriser, ne pas sombrer.
Car ce nœud gordien, il ne le tranchera jamais.
J'ai parfois mis en ligne dans le présent blog de
longs extraits de ce livre, qui ont recueilli des commentaires m'encourageant à
publier ou bien tout simplement de gens intéressés.
Depuis
un an, j'ai du succès avec des éditoriaux sur d'autres sujets (jusqu'à 30000
partages fb et twitter) donc je me permets de présenter ce livre à la
publication. Je me dis que si j'ai un peu de talent pour écrire sur l'actualité
et les sujets de société, en ai-je peut-être alors aussi pour écrire sur la
bipolarité ?
Lila Esperance.
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