On a (peut-être) trouvé l'origine de la bipolarité dans le cerveau (Revue Molecular Psychiatry).



Les personnes bipolaires auraient un hippocampe plus petit : telle est la conclusion d'une nouvelle étude américaine.
En France, les experts estiment qu'entre 1 % et 2,5 % de la population adulte souffrirait de bipolarité . Ce trouble chronique de l'humeur (que l'on appelait autrefois « psychose maniaco-dépressive ») se caractérise par l'alternance de deux « phases mentales » : la phase maniaque et la phase dépressive.
Concrètement, lorsque la personne malade est en phase maniaque, elle se montre hyperactive, euphorique et se lance dans de nombreux projets. À l'inverse, au cours de sa phase dépressive, la personne bipolaire ressent une grande tristesse, n'a plus goût à rien et se sent apathique. Le trouble bipolaire se révèle le plus souvent entre 18 et 24 ans. Quand on souffre de bipolarité, le risque de suicide est plus élevé : 10 % à 20 % des malades commettent l'irréparable.
Les scientifiques ne savent pas encore exactement d'où proviennent les troubles bipolaires. Cependant, dans une nouvelle étude, les chercheurs de la University of Texas Health Science Center at Houston (aux États-Unis) avancent une nouvelle hypothèse : la taille de l'hippocampe. Petite leçon d'anatomie : dans le cerveau, l'hippocampe est une zone du cortex composée de plusieurs « parties » - le gyrus dentelé, le cortex entorhinal, le subiculum et la corne d'Ammon (qui est elle-même découpée en sous-unités : CA1, CA2, CA3 et CA4).

La maladie influence la taille de l'hippocampe

On sait aujourd'hui que l'hippocampe est impliqué dans de nombreuses pathologies : l' alcoolisme , la maladie d'Alzheimer , l'insomnie chronique... Cette petite zone cérébrale est aussi fréquemment associée à l'humeur et à la mémoire.
Or, d'après les chercheurs américains, chez les personnes bipolaires, l'hippocampe serait sensiblement moins volumineux que chez les personnes saines... Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont mené des expériences avec des techniques d'imagerie médicale (IRM, notamment). Ils ont ainsi découvert que les bipolaires de type I, en particulier, présentaient un CA4 plus petit que la moyenne.

« Cette zone était nettement inférieure en taille chez les personnes connaissant des phases maniaques fréquentes » ajoutent les chercheurs, dont les travaux ont été publiés dans la revue spécialisée Molecular Psychiatry . En outre, l'évolution de la maladie ferait également régresser la taille du CA1. Une nouvelle piste à suivre...