Burn out parental : l'injonction à être une bonne mère ou suffisament bonne, envahit la vie psychique de plus en plus de femmes, entraînant anxiété et dépression (Slate, 2017).
Le burn-out parental, un sujet dont personne ne semblait parler avant 2010, est devenu l'objet de nombreux livres comme Mère épuisée de Stéphanie Allénou (éditions Les Liens qui Libèrent) en 2011 ou Le Burn out parental de psychanalyste Liliane Holstein en 2014, sous-titré «Zen et organisé».
Sarah Chiche, psychanalyste, pour un ouvrage sur les inégalités face à la parentalité (Mères, Libérez-vous, Plon, 2012 :
Moïra Mikolajczak : le burn-out parental atteint toutes les couches de la société et encore davantage les catégories diplômées :«Des femmes qui arrivent en thérapie car très soumises à la pression attachée au rôle de parent. À force d’injonctions, elle ne savent plus ce qui relève du devoir moral et de l’amour, ce sentiment d’amour et d’attachement que l’on construit avec son enfant. C’est comme si le devoir moral d’être une bonne mère recouvrait tout. L’injonction à être une bonne mère ou même une mère suffisamment bonne, envahit la vie psychique de certaines femmes et finit par les mettre en difficulté.
«Au départ, nous pensions que le burn-out touchait davantage les milieux défavorisés dans lesquels, on le sait, les individus sont plus susceptibles d’être sujets aux troubles psychiatriques de manière générale (anxiété ou dépression). Mais, au regard des milliers de cas que nous avons étudiés (3000 participants à une enquête en ligne auxquels s’ajouter des entretiens), nous avons constaté que les parents qui avaient fait le plus d’années d’études plus ils étaient sujets au burn-out parental. Il est apparu qu’au niveau personnel, ce qui rendait les personnes vulnérables, c’est de vouloir être un parent parfait et d’être perfectionniste en général. Ce perfectionnisme est parfois à mettre en lien avec les histoires personnelles comme d’avoir eu soi-même des parents parfaits ou défaillants.»
Cela fait trente ans que je travaille sur l’épuisement professionnel et je constate aujourd’hui que les normes managériales ont pénétrée la famille. Vincent de Gaulejac, sociologue.
- Mais, au-delà de toutes ces activités/obligations, et de l’énergie qu’il faut déployer jour après jour pour coller à cette image de super-parent d’autres injonctions, plus stressantes encore, viennent pourrir la vie des parents: l’accumulation de normes contradictoires, qui s’étend bien au delà des premiers mois.
- Car l’injonction au bonheur, associé au fait de se sentir totalement responsable de celui de sa progéniture, contient en elle-même une vraie promesse d’angoisse.
- D'ailleurs peut-être que vous savez déjà que nous ne valez rien comme parent, à force de voir ces mères de publicité changer des couches en souriant, sembler ravies de se taper des machines de vêtements boueux depuis votre plus tendre enfance dans des maisons où tout le monde partage ses repas dans une horripilante bonne humeur. Vous voilà mis devant cette évidence: vous faites mal ce que vous tenez à faire le mieux.
Extraits de l'article paru dans Slate.fr, 2017, Louise Touret
http://www.slate.fr/story/134711/education-norme-burn-out
Lire aussi : Je suis une mère française et je suis fatiguée.
http://www.slate.fr/story/120605/mere-francaise-fatiguee
http://www.slate.fr/story/134711/education-norme-burn-out
Lire aussi : Je suis une mère française et je suis fatiguée.
http://www.slate.fr/story/120605/mere-francaise-fatiguee