Ce qui n'a pas de nom, De Piedad Bonnett Métailié, 2017 [France culture, Répliques, 28/10/2017]

Et si la littérature était une lutte perpétuelle contre la disparition ? Le suicide et la folie d’un fils, les mots comme arme ultime pour raconter Ce qui n’a pas de nom, combattre l’absence dans un texte déchirant de Piedad Bonnett, sans fard ni apprêts, un véritable hymne à la littérature.
La mort d'un enfant n'a pas de nom pour un parent, contrairement à "orphelin" pour un enfant qui perd un parent.
Ne pas prononcer le nom : "schizophrénie". Les maladies sont différentes selon les individus, donc le mot devient infidèle.
Difficulté de nommer par les parents, par les patients, car la nomination aboutit à une condamnation.
L'auteure emploie un ton ironique, notamment concernant les "médicaments de pointe" avec des effets secondaires terribles...

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Daniel avait tout juste 28 ans lorsqu’il s’est jeté du toit de son immeuble à New York où il étudiait. Piedad s’est envolée de Bogotá avec son époux et a rejoint ses filles ainées, déjà sur place. Elles étaient avec Daniel le jour de son suicide. La première partie du récit raconte ses premières heures, ses premiers jours après la perte brutale de son fils. Le choc, l’impuissance, l’aberration devant la perte de son fils unique, la stupéfaction. Elle savait que des parents perdaient leurs enfants, elle ne pensait pas être la prochaine...
Ecrire son nom. Décrire son visage. Evoquer sa vie brève, en dépeindre certains fragments comme dans une caresse, à la fois réconfortante et dérisoire. Voilà ce à quoi s’emploie la poète et dramaturge colombienne Piedad Bonnett (née en 1951), dans Ce qui n’a pas de nom, le récit bouleversant qu’elle consacre à son fils Daniel.
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