Qu'est-ce que la théorie de l"'impuissance apprise" dite aussi "théorie du manque d'espoir" ou "du désespoir" ? (dont l'initiateur est Martin Seligman, chercheur et professeur en psychologie américain)

L'"impuissance apprise" est un état de renoncement et de résignation qui nous rend passif même dans les situations où notre action pourrait être efficace.   L’impuissance à agir est parfois bien réelle, mais souvent dans notre tête et apprise.
  • L’impuissance apprise (impuissance acquise ou résignation acquise) est un sentiment d'impuissance permanente et générale qui résulte du vécu d'un être humain (ou d’un animal). Ce sentiment est provoqué par le fait d'être plongé, de façon durable ou répétée, dans des situations (factuellement nuisibles, mais aussi bénéfiques) en lesquelles l'individu ne peut agir et auxquelles il ne peut échapper. L'impuissance apprise a été proposée en 1975 par Martin Seligman, professeur de psychologie expérimentale suivant une théorie de l'impuissance apprise et a été par la suite reformulée avec l'aide d'Abraham et de Teasdale en 1978 sous le terme d’« attribution et impuissance apprise ». Cette théorie a finalement été révisée et complétée par Abramson, Metalsky et Alloy, en 1989, sous le terme de « théorie de manque d'espoir ou de désespoir ». Définition wikipedia.
  • Seligman et les lois de la résignation : "Quand on perd l'espoir, on baisse les bras et on voit tout en noir. Un psychologue, Martin Seligman, a montré que cette résignation est généralement le fruit d'un apprentissage. C'est la confrontation répétée aux situations insolubles qui nous fait renoncer à essayer de nous en sortir." Cerveau et Psycho.

·        L'expérimentation : 


Seligman a travaillé à partir du modèle du conditionnement opérant de Skinner. Il réinterprète ces résultats expérimentaux en introduisant la probabilité perçue par le sujet que son comportement entraîne un renforcement positif.
Dans la 1re partie de l'expérimentation de Steve Maier, trois groupes de chiens sont attachés à un harnais. Dans le premier groupe, les chiens sont simplement attachés à leur harnais durant une courte période et ensuite libérés. Les groupes 2 et 3 restent attachés. Le groupe 2 subit intentionnellement un choc électrique, que les chiens peuvent arrêter en pressant un levier. Chaque chien du groupe 3 est attaché en parallèle à un chien du groupe 2, subissant un choc de la même intensité et de la même durée, mais ceux du groupe 3 n'ont pas la possibilité d'arrêter le choc. Le seul moyen pour un chien du groupe 3 d'échapper au choc est qu'un chien du groupe 2 actionne son levier. Les chiens du groupe 3 ne peuvent donc pas agir par eux-mêmes pour échapper au choc. Au bout du compte, les chiens des groupes 1 et 2 se sont rétablis rapidement de leur expérience, tandis que les chiens du groupe 3 ont appris à être impuissants et ont montré des symptômes similaires à la dépression chronique.
Dans la 2e partie de Seligman et Maier, ces trois groupes de chiens ont été mis dans un nouveau dispositif avec un petit muret qu'il suffit de sauter pour éviter le choc. Pour une très grande partie du parcours, les chiens du groupe 3, qui avaient précédemment appris que rien ne pouvait arrêter les chocs, restaient passivement immobiles et gémissaient. Bien qu'ils auraient facilement pu échapper aux chocs, les chiens n'ont pas essayé.
Ainsi lorsqu'un animal est soumis à des « stimulations nociceptives inévitables, celui-ci renonce à tout comportement d'évitement [il se résigne à] l'immobilité. Ce comportement persiste même lorsque les stimulations nociceptives sont évitables. »3. Toutefois, si l'expérimentateur intervient auprès des chiens devenus apathiques pour les tirer (en les portant) de l'autre côté du muret lors de l'envoi du choc électrique, l'animal peut parfois réapprendre l'initiative et ainsi sort de l'état d'impuissance apprise.
Seligman en tire quelques conclusions : le traumatisme réduit la motivation à répondre, les expériences traumatiques interdiraient l'apprentissage de nouvelles réponses. Cet état serait un des facteurs de la dépression et/ ou de l'anxiété.

·        L'impuissance apprise, la comprendre pour mieux s'en sortir

- Une des principales sources de stress, surtout quand on vit un changement, c’est le sentiment de ne pas avoir de contrôle ou d’influence sur la situation.
3 caractéristiques de l'impuissance apprise :  

1) Sentiment de permanence : sentiment que la situation que l’on vit est permanente (utilisation des mots toujours, jamais, rien, tout, personne…).  

2) Sentiment d'être victime C’est pas de ma faute ! Ça n’arrive qu’à moi ! 
3) Sentiment d’envahissement (généralisation). Nous avons alors la certitude que tous les secteurs de notre vie sont affectés par le changementPar exemple, si j’ai un échec dans un domaine donné, j’ai le sentiment que je suis un échec ou que ma vie est finie…

·        Comment sortir de l'impuissance :


Il s'agit de repérer ce mécanisme qui - à notre insu- peut nous rendre passif et résigné et à terme anxieux et dépressif. Avoir fait l'expérience de situations où l'on n'avait pas de prise en est à l'origine (cf. expérimentation). Le but du repérage est de remettre en marche nos propres mécanismes de défense.
Notamment se remettre aux commandes.