Qu'est-ce que le WRAP (plan d'action de rétablissement et de bien-être) ou comment "revivre" durablement ?

Illustration : REVIVRE
Image par Marcelo Trujillo de Pixabay
 

Qu'est-ce que le WRAP ?

Le Plan d’action de rétablissement et de bien-être (Wellness Recovery Action Planning, wrap) est un outil d’autogestion fondé sur les principes du rétablissement. Mis au point à l’origine aux États-Unis par Mary Ellen Copeland, il a été adopté par le Hampshire Partnership Foundation Trust (hpft) en Angleterre.
Le PAIR est la traudction du WRAP (adaptation libre).

Pourquoi c'est utile ?

·         C’est un outil facilitateur du rétablissement.
·         C’est une méthode qui est mise au point par l’individu, qui lui appartient en propre et non pas à la structure chargée de l’accompagner ou de le soigner. C’est lui qui tient le volant plutôt que de se trouver « enfermé dans le coffre ».
·         L’approche met l’accent sur la santé holistique, sur le fait d’aller bien, sur les points forts de l’usager, ses centres d’intérêts, ses capacités, son intégration sociale. Un plan WRAP se centre sur les forces de l’individu et les développe tout en encourageant la responsabilité personnelle et l’autogestion, ce qui procure à l’intéressé une plus grande maîtrise de sa vie.
·         Le plan lui permet aussi de prévoir des systèmes de soutien et de dresser des plans d’intervention en cas d’urgence et des plans d’action pour en sortir après une rechute éventuelle. 
·         Visualiser ce vers quoi on doit tendre : un état de bien-être qu’on a parfois (autrefois ?) connu. Identifier les conditions qui l’ont permis, s’auto-observer, mieux se connaitre, ne plus vivre en pilotage automatique, vivre aussi « en pleine conscience » de ce que l’on vit, ne plus vivre ballotés par l’existence, mais avoir prise sur les évènements sur soi-même, redevenir acteur de sa vie.   

Qu’est-ce que le rétablissement ?

·         C’est « un processus profondément personnel et unique de changement de ses attitudes, valeurs, sentiments, objectifs, compétences et/ou rôles. C’est une façon de vivre de manière épanouie, avec l’espoir d’apporter sa contribution à la société, même s’il reste d’éventuelles contraintes liées à sa maladie. Se rétablir signifie donner un sens nouveau à sa vie, un nouvel objectif, au fur et à mesure que l’on apprend à dépasser les effets catastrophiques de la maladie mentale ». Définition communément admise aujourd’hui, écrite par l’un de ses concepteurs, Bill Antony.

·         Le concept de « rétablissement » remet en question l’hypothèse pessimiste, encore répandue aujourd’hui y compris chez de nombreux professionnels, selon laquelle les maladies psychiatriques sont des maladies de longue durée et chroniques avec au mieux une stabilisation des symptômes, et considérant l’usager comme un récipiendaire passif de soins spécialisés médicaux et sociaux à long terme. 

Contenu du WRAP ?

     Il est fondé sur les cinq principes clés du rétablissement recensés par Samantha Copeland (1997) :

° Espoir - Les personnes qui éprouvent des problèmes de santé mentale se rétablissent, se portent bien et continuent de réaliser leurs rêves et leurs objectifs
° Responsabilité personnelle - C'est à vous, avec l'aide des autres, de prendre des mesures et de faire ce qui doit être fait pour vous maintenir en bonne santé.
° Éducation - Apprenez tout ce que vous pouvez sur ce que vous vivez afin de prendre de bonnes décisions sur tous les aspects de votre vie.
° Auto-défense - Tendre la main efficacement aux autres afin que vous puissiez obtenir ce dont vous avez besoin, que vous voulez et que vous méritez pour soutenir votre bien-être et votre rétablissement.
° Soutien - Tout en travaillant à votre bien-être dépend de vous, recevoir le soutien des autres et apporter un soutien aux autres vous aidera à vous sentir mieux et à améliorer la qualité de votre vie.

·        Et 8 étapes :


Source : Psynancy.com

Autres outils (exemples):

Conclusion :

Peu importe l’outil utilisé, le but est de s’inscrire dans une démarche visant à avoir prise sur sa vie, et la mener en cohérence avec ses convictions profondes malgré les limites imposées par la maladie ou handicap(s).Le bien-être (au sens bonheur) est mesurable, on sait ce qui le compose et donc le favorise : ce que nous montre le modèle PERMA de Martin Seligman (https://www.psyhope.fr/2019/03/quels-sont-les-elements-reels-qui.html). Ce modèle peut certainement être utile à la composition du plan personnel de rétablissement type WRAP... Tout concorde (thèses, concepts actuels, thérapies de dernière génération orientées rétablissement ACT, psychologie positive, pleine conscience…), tout se recoupe pour aller dans un même sens : comment vivre une vie satisfaisante et heureuse, quand cela ne se pas fait spontanément (freins internes et/ou externes) ??  c’est l’objet de ces outils. Il est possible de changer, de s’améliorer, le concept de plasticité cérébrale nous permet tous les espoirs de changement durable !!! dans beaucoup de domaines, rien n’est joué, on peut agir, donc on doit agir !  
E.D 
Références :

  • Evans Barbara, Sault Kate, « 4. Créer son Plan d'action de rétablissement et de bien-être (wrap) », dans : Emmanuelle Jouet éd., Pour des usagers de la psychiatrie acteurs de leur propre vie. Rétablissement, inclusion sociale, empowermentToulouse, ERES, « Actualité de la psychiatrie », 2012, p. 75-84. DOI : 10.3917/eres.jouet.2012.01.0075. 
  • Greacen Tim, Jouet Emmanuelle, « Rétablissement et inclusion sociale des personnes vivant avec un trouble psychique : le projet EMILIA », L'information psychiatrique, 2013/5 (Volume 89), p. 359-364. DOI : 10.3917/inpsy.8905.0359. URL : https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2013-5-page-359.htm
  • https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2013-5-page-359.htm
  • https://www.psynancy.com/article-133256-wrap.html