Maladie mentale ne rime pas avec dangerosité (ça va mieux en le disant)
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Maladie
mentale ne rime pas avec dangerosité.
Un psychiatre et une philosophe nous
expliquent comment le drame peut susciter des angoisses mais pourquoi il faut
faire preuve de bienveillance.
Cet événement
peut susciter de la panique et de l’angoisse par rapport à des voisins qui sont
de parfaits inconnus. « Mais, pour plusieurs raisons,
il ne faut pas y céder, comme l'expliquent au HuffPost le docteur
Pierre Demaricourt, psychiatre et chef de service du GHU Paris psychiatrie et
neurosciences, et Hélène L'Heuillet, philosophe, psychanalyste et auteure du
livre "Du voisinage". »
« Pour Pierre Demaricourt [psychiatre et chef de service du
GHU Paris psychiatrie et neurosciences], qui explique bien qu'il est
difficile voire impossible en tant que voisin d'identifier ou de se faire une
idée sur un trouble du comportement, il faut avant tout faire preuve de bon
sens.
"En cas de comportements
graves, on peut passer par son syndic de copropriété ou son bailleur
social. Ou encore par les secours ou les forces de l'ordre",
précise-t-il. On peut aussi contacter le centre médico-psychologique
(CMP) le plus proche, dont les équipes décident ensuite ou non
d'intervenir. Elles sont d'ailleurs fréquemment interpellées par des bailleurs
sociaux qui leur signalent un problème avec un résident. Autre possibilité,
selon Hélène L'Heuillet: entrer en contact avec le gardien ou la
gardienne de son immeuble.
Dans tous les cas, si repérer
de tels comportements est le travail des médecins, "c'est aussi celui de
toute la société", estime Pierre Demaricourt. "On a tous une
responsabilité et le lien social est important. Proposer de l'aide à
son voisin est une chose simple, citoyenne, qui n'est pas un engagement majeur
mais du bon sens", poursuit-il.
"Seules la confiance et la solidarité peuvent prévenir de tels
passages à l'acte", renchérit Hélène L'Heuillet. "Entrer en panique,
devenir méfiant envers ses voisins est tout ce qu'il faut éviter. Il faut au
contraire aller vers la connaissance de l'autre avant qu'un tel acte se
produise. Ce n'est pas de la délation. C'est faire preuve de bienveillance. »