Comment donner du sens à sa vie ? ( France Inter sur les clefs de la psychologie existentielle de Viktor Frankl)


S’il est un questionnement que nul ne peut éviter à un moment ou un autre de son existence, c’est celui du sens de sa vie. Une réflexion jusque-là d’ordre philosophique, mais qui intéresse de plus en plus les scientifiques. Récemment plus de 8000 articles ont été publiés sur ce sujet. Ils pointent l’avantage d’avoir une vie riche de sens pour la santé. Savoir pourquoi on vit protégerait des maladies cardio-vasculaires, aurait un effet protecteur contre le déclin visible, et les chercheurs pensent que les personnes dotées de sentiment existentiel jouissent d’une grande réserve neuronale. 
Jean-Luc Bernaud, Professeur des Universités en Psychologie au CNAM Paris et Sébastien Bohler, journaliste scientifique ont fait le point dans l'émission La Tête au carré de Mathieu Vidard. 

Qu’est-ce qui donne un sens à la vie ?

La psychothérapie existentielle, théorisée par le neurologue Viktor Frankl (1905-1997) donne des pistes :
  • La relation aux autres, dans sa dimension altruiste, donne un sens important à la vie.  D’où l’importance de cultiver l’amitié, l’amour, et la qualité des relations sociales dans le travail. C’est vraiment un facteur prédominant.
  • La transmission, le fait de donner, est un élément qui va jouer un rôle important sur soi. Le philosophe Emmanuel Lévinas disait qu’on est « responsable des autres », mais on est aussi responsable du sens de la vie des autres. Se préoccuper d’eux, donne du sens en retour. Pour cela, pas besoin d’avoir d’enfant, ce peut-être de la transmission à des amis, et c’est surtout comment on va la vivre qui compte
  • La notion d’appartenance, qui va avec le sentiment d’utilité.
  • La signifiance : on déteste avoir l’impression que ce que l’on fait ou ce que l’on dit n’a aucune importance.
  • Faire en sorte que notre vie soit « spectaculaire » : c’est un peu une vision "à l’américaine", mais elle donne l’idée que l’être humain aime laisser une trace. Il aime que son existence ne soit pas quelque chose de complètement arbitraire et contingent. Il ne veut pas que sa vie compte pour rien ou pour personne. C’est l’idée qu’il faut laisser quelque chose. C’est la "générativité".
  • Enfin, avoir des buts, des directions pour savoir où on veut aller.
Bonne nouvelle : on n’est pas obligé de cocher tous les éléments pour aller bien !

Lire et écouter sur :
https://www.franceinter.fr/sciences/comment-donner-du-sens-a-sa-vie
https://www.franceinter.fr/emissions/la-tete-au-carre/la-tete-au-carre-09-janvier-2019